Alors ce coup-ci je voulais vous causer d’une BD que j’ai un peu découvert sur le tard, à savoir Zai Zai Zai Zai.
J’avais abordé Fabcaro sans trop le savoir à l’époque où je m’étais lancé dans la lecture de "Z comme Don Diego Coup de foudre à l’hacienda" que j’avais beaucoup aimé, très drôle, très chouette. Un album qui avait connu une suite, puis les deux tomes de cette série avaient fait l’objet d’une intégrale.
Bon alors Zai Zai Zai Zai Kezako ? ça cause de quoi ? Eh bah c’est l’histoire de Fabrice qui va faire ses courses et qui oublie sa carte du magasin. Bon alors, je vous l’accorde, le scénario est assez invraisemblable. Si vous n’êtes pas adepte de récits un peu fantaisistes , vous risquez d’avoir du mal à rentrer dedans. Mais bon, passé cet écueil on embarque pour une aventure impensable, un véritable Road-movie haletant qui ferait presque de l’ombre au Fugitif avec Harrison Ford.
Ah oui, et ce que je n’ai pas dit c’est que ce Fabrice est un dessinateur de BD. Est-ce à dire que Fabcaro ait pu, d’une façon ou d’une autre, effectuer une forme de projection de sa propre identité dans cette œuvre hautement subversive ? Se pourrait-il qu’il ait osé verser dans le filtre autofictionnel comme savent si bien le faire des écrivaines aux écrivains comme Christine Angot ou Emilie Frêche. Serait-il envisageable que, derrière le prénom Fabrice se cache Fabcaro. D’ailleurs, une profonde investigation m’a amené à découvrir que ces deux noms-là commençaient par les trois mêmes lettres. Est-ce que Fabcaro serait en train de tenter de nous faire part d’une façon aussi habile que sulfureuse que lui aussi, parfois, aime se foutre du fonctionnement de notre société, et que lui aussi, parfois, sors de chez lui sans sa carte de course ? Qu’il se révélerait être le genre d’énergumène qui traverse en dehors des passages cloutés ou qui adresse encore la parole aux femmes dans la rue ? Serait-il désaxé à ce point ? On laissera Jacques Pradel mener l’enquête.
Suite à un tel forfait, il va de soi que toute la nation est en émoi. Les médias s’en mêlent, vous connaissez la chanson.
Bijou de l’absurde qui s’est écoulé à plus de 100 000 exemplaires, c’est dire si je suis précurseur avec cette vidéo. Je me demande d’ailleurs si on n’a pas atteint les 150 000 depuis, faudrait demander aux éditions Six pieds sous terre où ils en sont. Pas six pieds sous terre, je pense...